Qu'est-ce qui me fait avancer au quotidien ? Qu'est-ce qui me fait me lever le matin ? Tout ça n'est pas très clair.
J'ai l'impression que ces 10 dernières années se sont déroulées sans moi. Je me retourne sur mes choix, ou plutôt mon parcours, et je me dis mais pourquoi ai-je fait cela ? Qu'est-ce qui m'a incité à laisser la situation ainsi se dégrader et m vie s'éloigner autant de ce que j'aurais voulu qu'elle soit.
Au point qu'aujourd'hui il n'y a strictement rien que je puisse qualifier de réussite sur ce passé. Enfin, si, il y a mon fils quand même.

Les choix se sont faits sans moi. J'étais pourtant bien là mais j'ai laissé les autres choisir pour moi. C'est comme aujourd'hui, si je n'avais pas été augmenté, je serai parti. Or j'ai été augmenté donc je reste. Quelle est donc cette logique ?

Et que faisais-je pendant que d'autres choisissaient pour moi ?
Et bien je réfléchissais justement. Je réfléchissais à ce que j'allais faire. J'envisageais différentes hypothèses. Quelles seraient mes réactions s'il se passait ça ou ça. Oui je crois que je vis su un mode réactif. J'attends que les choses bougentet puis j'avise. Mais je ne prends pas l'initiative de les faire bouger moi-même.
Autant dire qu'il ne se passe pas grand chose. Qu'il s'en passe de moins en moins.

Il y a tant de voies possibles. Pourquoi choisir l'une plutôt que l'autre ?
Créer une boîte ?Mais ça prend trop de temps, ce qui m'empêcherait d'écrire un roman.
Faire un MBA ? Mais c'est vide de sens, et pendant ce temps-là je n'aurai pas le temps de composer de la musique.

Oui, bon, ça peut continuer longtemps ces conneries. Le fait est que je ne fais plus rien du tout à force d'analyser le champ des possibles.

Enfant, je rêvais de pouvoir arrêter le temps pour avoir bien le temps de réfléchir à ce que j'allais faire après. Visiblement je n'ai pas beaucoup changé.

J'aime chanter très fort dans ma voiture, en mettant la radio à fond, et en la couvrant de ma voix de stentor. Après moultes expérimentations, ils ressort que les chansons qui s'y prêtent le mieux sont les suivantes :

- Eternal flame (la version originale, signée The Bangles)

- Don'tlook back in anger d'Oasis

- The one you love de Rufus Wainwright

- Con te partiro d'Andrea Bocceli.

Au moins, maintenant, je sais qu'elle existe.
C'est beau les banques d'affaires. Mais où recrutent-ils donc de telles femmes ?

Ses yeux gris-verts, presque translucides, une couleur que je n'avais encore jamais vu. Un tailleur, Channel sans doute, que je ne peux que qualifier de sublime. Des chaussures affolantes, à talons hauts, juste assez hauts toutefois pour ne pas tomber dans le vulgaire. Escarpins terriblement provocants  sous des dehors si sages. Des jambes parfaites, des attaches si fines. Un grain de peau surnaturel de douceur.

Ce serre-tête si anachronique dans ses cheveux sublimes. Ses lèvres d'un rouge profond, les embrasser du regard et mourir d'extase.

Un sentiment général de luxe, de confort dans le luxe de sa beauté. Quelle femme superbe, jeune et pourtant mariée, au charme si assumé, si intense, si richement exposé.

J'ignorais jusqu'aujoud'hui que la notion de qualité puisse intervenir dans l'appréciation de la beauté. Mais je ne vois rien d'autre pour traduire mon émotion. C'était une beauté d'une grande qualité. Une beauté sûre, qui aurait été façonnée par un ouvrier au sommet de son art.

Jusqu'à ses cigarettes, car la belle fume, mais uniquement ces cigarettes fines, élégantes, féminines.

A-t-elle volontairement laissé tomber ses carnets ? A-t-elle volontairement effleuré ma main quand je les lui ai tendus ?

Pourquoi avoir détourné son regard quand nous nous sommes quittés ? Par mépris naturel ? Par peur de se trahir ?

Je ne sais pas, je ne connais rien de ce modèle là. Rien d'approchant.

Comment vit une telle femme ? Dans quelle sphère ? Comment satisfaire à des exigences d'un tel niveau ?
Je n'ai aucune réponse, Pauline, je ne connais rien à ces sphères dans lesquelles vous évoluez avec tant de grâce.

Merci à vous, belle inconnue, de m'avoir initié à cette nouvelle dimension de la beauté.

Aujourd'hui fut une belle journée.
Parce qu'elle a commencé par une jolie fille dans le train. De longs cheveux noirs et bouclés. De jolis seins, une taille fine. Quelle jolie façon de commencer la journée.
Puis il y a eu le métal en fusion, le bruit, la matière qu'on déforme, la violence des machines, les gestes répétés.

Et pour finir, à nouveau une jolie fille dans le train. Une très belle cette fois-ci. Brune, cheveux longs, décolleté très plongeant. Un joli regard, impertinent.
J'aimerais tellement pouvoir garder en mémoire l'image de sa beauté, les lignes parfaites de son visage. Et pouvoir m'y référer, plus tard, y trouver une source de bonheur.
Mais cette image, si nette il y a quelques heures encore, s'efface déjà.
Qui étais-tu jolie brune du RER ?
Voulais-tu me faire passer un message en m'effleurant au moment de descendre ?

Et si j'étais descendu moi aussi à cette station ?

Il ne se serait probablement rien passé.

Probablement.

Aujourd'hui, je découvre que la muscu est un sport d'intellos.

Conversation avec  le prof de la salle de sport :

- Moi :  "Si j'utilise cette machine là, c'est pareil que si je soulève la grosse barre là-bas ?"

- Lui :  "Mais pas du tout ! Enfin bon, c'est le même muscle, mais tu le travailles pas pareil ! Ca a pas l'air comme ça, mais le bodybuilding, c'est un sport de haut niveau. C'est hyper complexe, tu vois, parce que la fibre, il faut la travailler dans tous les axes. Tiens un exemple : si tu muscles trop les pecs, et pas assez le dos, tu seras tout courbé en avant, et tu vas choper une sciatique."

Putain, mais je viens juste de m'y mettre ! Faut pas me raconter ça ! J'arrête tout de suite moi, alors hein ! Quand je vois ce que je souffre pour soulever 8 kilos ! Si en + c'est pour me détraquer le dos, c'est pas la peine.

Heureusement, après m'avoir un peu observé, il tempère son propos : "Enfin, ce que je dis, c'est surtout valable pour les pros quoi. Toi, à priori, ça va, tu risques rien."

Salaud !!!

On pourrait croire que de faire des abdos, ça permet de penser un peu à soi, de trouver des idées.

Mais en fait, non. On ne pense pas, parce qu'on a mal.
Et si on n'a pas mal c'est qu'on fait mal ses abdos.
D'ou une ambition philosophique très mesurée sur ce Blog.

Ceci dit, j'exagère un peu. On a quelques idées qui passent par la tête. Par exemple, moi ce soir :" J'aurais pas dû me taper ces 10 cigarettes russes et ces 12 barquettes LU à la fraise. Et ce tiramisu n'était pas non plus une bonne idée, sans parler de la glace au caramel qui a suivi."

Tu crois que les Blogs c'est fait pour raconter sa vie ?
Tu crois qu'on est là pour danser des slows ?
Eh ben non, j'ai envie de te dire.
On est là pour en chier, à commencer par moi.

Je crois qu'il est temps d'arrêter de se poser des questions.
Je crois qu'il est temps de faire des phrases courtes.
Je crois qu'il faut vraiment que j'arrête cette glace au caramel.